Développer une attitude de gratitude est contre-productif

Nous sommes envahis de journaux de gratitude. Les articles vantant les mérites de cette pratique se multiplient à vitesse croissante. 

Nous sommes invités à noter sur ces journaux toutes les raisons que nous avons de nous sentir heureux et reconnaissants. Cette pratique d’écrire sur un journal des éléments positifs, et seulement positifs (cette précision est d’importance capitale) aurait pour but de nous permettre de cultiver une attitude pleine de gratitude dans le but de devenir une personne plus heureuse. 

Sous la forme d’un rituel quotidien de cinq minutes ou de quelques éléments, nous sommes encouragés à valoriser nos émotions positives plutôt que nos déceptions et nos frustrations. 

Mais avouons-le, lorsque nous sommes mal, tristes, déçus, frustrés, en colère, submergés par un flot d’émotions négatives ou que nous sommes déprimés, il est tout simplement impossible de nommer quoi que ce soit de positif

Résultat ? notre journal de gratitude, acheté aux alentours de 30 euros, reste désespérément fermé sur notre table de salon. Au moins, on se dit qu’il est joli. Il en devient presque un objet de décoration. 

Pire, nous nous sentons coupable d’expérimenter et de ressentir des émotions négatives. La positivité toxique est alors subtilement déguisée en gratitude. 

Tenter de maintenir une attitude positive à toute épreuve est chose vaine. Nous ne pouvons nous focaliser uniquement sur le positif lorsque le négatif devient trop important et que nous ne voyons rien de joyeux, de beau dans notre vie. Soyons honnête avec nous-même. 

Plutôt qu’un journal de gratitude, essayons plutôt cela à la place

Ce que nous pouvons faire en revanche c’est tout simplement accepter que les émotions négatives font partie intégrante de l’expérience humaine et que le positif et le négatif cohabitent constamment. En effet, pour que le positif émerge naturellement, il faut embrasser pleinement l’expérience humaine dans tout ce qu’elle a de positif et de négatif. 

C’est pourquoi on devrait plutôt mettre en place un climat propice et rassurant qui favorise l’expression saine des émotions. Au lieu de prétendre que tout va bien et porter un masque positif, il est plus judicieux d’accepter et de réguler nos émotions négatives. Sans les justifier. 

Mais nous évitons soigneusement de le faire car cela est inconfortable. Nous avons peur de perdre le contrôle, d’être jugé, de paraître faible. Pourtant, cela est extrêmement libérateur.

Comment procéder pour gérer nos émotions négatives ? 

       - Identifions nos émotions négatives : ne soyons pas dans le déni de nos émotions, ne les fuyons pas. Apprenons à les repérer. Sommes-nous tendus ? Avons-nous une tension dans les épaules, le dos ? Avons-nous l’estomac noué ? Sommes-nous irrités ? Sommes-nous de mauvaise humeur ? facilement irritable ?

        - Acceptons nos émotions négatives : nommons-les, par écrit ou exprimons-les à voix haute. Les nommer revient à les faire monter à la surface et à les libérer. Nous pouvons alors choisir d’agir sur celles-ci, explorer le besoin non satisfait derrière elles. 

Seulement après, nous pouvons alors revenir sur le positif, en acceptant et en accueillant cette part de négatif. 

Je peux vous aider, contactez-moi.

Marine Lecomte

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